Soustrait en lisière du Bois de la Cambre à Bruxelles, le Théâtre de Poche, qui fêtera cette saison ses 65 ans, est un lieu enchanteur et incontournable du paysage théâtral Belge.
Voici ce que vous y trouverez : une salle de 250 places, un feu ouvert et une équipe chaleureuse qui défend passionnément une programmation audacieuse et engagée.
En prise directe avec l’actualité, le Théâtre de Poche crée des spectacles aux textes contemporains en privilégiant des points de vue progressistes s’ouvrant systématiquement, à la rencontre et à la confrontation d’idées. Il invite le spectateur au débat, en n’hésitant pas à le brusquer parfois, à l’émouvoir souvent, à le faire rire.
Initiateur de nombreux projets, le Poche fut le penseur de cette formidable idée de favoriser l’accès à la culture pour tous et même aux plus démunis : idée de l’Article 27.
Depuis toujours, une attention spécifique est portée aux jeunes, non seulement à travers la programmation, qui souhaite, montrer à chaque nouvelle génération que ce qui se passe sur scène peut la concerner de près, mais aussi grâce aux nombreuses initiatives pédagogiques entreprises auprès des écoles. Des spectacles comme Trainspotting, Le bruit des os qui craquent, ou plus récemment Punk Rock et Orphelins ont réellement marqués des générations d’élèves qui, ayant adoré le spectacle lors de leurs sorties scolaires, sont revenus en soirée en famille ou entre amis.
Faut-il rappeler aussi que c’est au Poche qu’ont été créé pour la première fois en français, avec Fanny Cottençon, ces belles accolades féministes que furent Les Monologues du Vagin ? Que c’est aussi le Poche qui a répondu au vœu de l’auteur Ahmadou Kourouma de faire jouer son texte Allah n’est pas obligé en Afrique et particulièrement là où des enfants sont engagés dans des conflits armés à l’Est de la R.D.C ?
Le Poche enfin partenaire incontournable de la Ligue des droits de l’Homme, d’Amnesty International et de tant de campagnes associatives contre l’intolérance, l’exclusion économico-sociale, l’homophobie, le harcèlement à l’école et tant d’autres formes de discrimination.
Aujourd’hui, le Poche s’identifie avec ses acteurs, metteurs en scène, comédiens de talent, comme un « Théâtre pour la Cité » qui fait résonner l’actualité avec ses inégalités sociales, ses folies, ses contradictions et… ses possibles transformations. Car au Poche on croit encore et toujours que jouer c’est faire la nique à la fatalité, c’est résister à la bêtise, à l’arbitraire, à l’impuissance.